Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article BOLITOU DIKÈ

BOLITOiJ DIRÈ (BoXCTou Hx7I). Expression proverbiale employée à Athènes pour désigner un procès sans Voici quelle a dû être l'origine de cette expression. La loi qui accordait à la victime d'un vol le droit d'agir par la ii.A.ouils Sixr1 contre le voleur était conçue en termes si généraux qu'elle pouvait être appliquée, quelle que fût la valeur de l'objet dérobé ; la soustraction frauduleuse d'une bouse aurait donc suffi pour donner passage à l'action. Mais la mise en mouvement d'une action, pour faire ré BOM 720 -BON parer un préjudice si minime, paraissait ridicule, et l'on appela du nom de [loXérou S(x«t, actions pour une bouse, tous les procès sans importance 2. Plusieurs érudits pensent qu'une loi de Solon avait textuellement prévu et puni le vol d'une bouse; vyils res tituent le texte de la loi § rntç (3datrov pe).o ntvoug zoXesuOut Mais un législateur doit-il songer à énumérer tous les objets qui peuvent être volés ? Lors même qu'il y songerait, son attention se portera-t-elle sur le vol d'un peu de fumier '? On serait tout aussi fondé à prétendre que, puisqu'on lit dans un texte latin : Etiam qui stercorandz causa stercus bubulum abstulerit, furto tenebitur, la loi des Douze Tables avait, elle aussi, prévu et réprimé le vol d'un stercus bubulum. Il est plus naturel de voir, dans la remarque du scholiaste, un renseignement sur l'interprétation donnée par la jurisprudence à la loi. Les rigueurs des lois draconiennes s'appliquaient même au vol de légumes 5; les peines prononcées par Solon atteignaient même le vol d'un fid),tTOV 5. E. CAILLEMER.